Textes de Fabienne Kanor
"Elle avait connu la guerre mais pas la gloire. Les hommes, mais pas un homme. A marcher de traviole, elle s’était paumée, puis un taxi l’avait jetée là, à trois doigts du coin où elle était née. Ca sentait fort la mer tandis qu’elle s’enfonçait dans le quartier. Elle pensait « on ne rentre pas chez soi en talon aiguille » et priait pour que la brume bouffe son corps de fille. Avant que la case de sa mère ne surgisse, elle se débarbouilla les lèvres au kleenex et ralentit pour ôter ses faux cils fantaisie. Son cœur battait dur sous le kaba en basin. Elle n’avait pas pleuré depuis depuis."
Femme au voile :
"Je m’appelle Mme Babacar. J’ai une voiture, huit sacs en peau et un salaire mois de 220000. J’ai aussi un mari, le grand en bleu sur la photo page 4. Je n’aime pas les paresseux, l’eau de mer et le sable dans les chaussures. Ma beauté, c’est moi qui la finance. J’aime la mousseline, le gingembre bouilli et le riz des Chinois."
- photographies ci-après
"Elle avait connu la guerre mais pas la gloire. Les hommes, mais pas un homme. A marcher de traviole, elle s’était paumée, puis un taxi l’avait jetée là, à trois doigts du coin où elle était née. Ca sentait fort la mer tandis qu’elle s’enfonçait dans le quartier. Elle pensait « on ne rentre pas chez soi en talon aiguille » et priait pour que la brume bouffe son corps de fille. Avant que la case de sa mère ne surgisse, elle se débarbouilla les lèvres au kleenex et ralentit pour ôter ses faux cils fantaisie. Son cœur battait dur sous le kaba en basin. Elle n’avait pas pleuré depuis depuis."
Femme au voile :
"Je m’appelle Mme Babacar. J’ai une voiture, huit sacs en peau et un salaire mois de 220000. J’ai aussi un mari, le grand en bleu sur la photo page 4. Je n’aime pas les paresseux, l’eau de mer et le sable dans les chaussures. Ma beauté, c’est moi qui la finance. J’aime la mousseline, le gingembre bouilli et le riz des Chinois."